Insolite : des lettres de motivation exigées pour obtenir un logement 

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Quand il s’agit de trouver des idées insolites afin d’obtenir un logement, il faut évidemment se tourner vers Paris. Dans un précédent article, nous avons vu qu'un père de famille collait des annonces de recherches de studios parisiens sur les pots de yaourts qu’il produisait et vendait à Paris. Cette fois, il s’agit de lettres de motivation exigées par certains propriétaires pour trier les centaines de demandes qu’ils reçoivent.

Une pratique discriminatoire, mais surtout illégale !

La demande de lettres de motivation pour accéder à un appartement peut être perçue comme discriminante car elle introduit une subjectivité qui va au-delà des critères objectifs habituels, tels que les revenus ou les garanties. En effet, cette pratique permet aux propriétaires de juger les candidats sur des aspects personnels comme le style de vie, l’origine sociale ou encore la manière de s’exprimer. Cela peut renforcer des biais inconscients et favoriser les locataires qui maîtrisent mieux les codes culturels ou savent “se vendre”, excluant ainsi ceux qui ne possèdent pas ces compétences, notamment les jeunes, les personnes issues de milieux modestes ou celles qui ne maîtrisent pas bien la langue. 

En fournissant une lettre, les candidats peuvent également révéler des informations personnelles involontaires, telles que leur situation familiale ou leur nationalité, qui pourraient les exposer à des discriminations indirectes. Cela contrevient aux lois françaises qui interdisent toute discrimination fondée sur l’origine, le sexe, la situation familiale ou économique, entre autres. Cette pratique pourrait servir de prétexte pour justifier un refus qui serait, en réalité, motivé par des raisons illégitimes. Le droit au logement en France exige que les décisions de location reposent sur des critères objectifs, et non sur des impressions subjectives issues d’une lettre de motivation.

Aucune lettre de motivation n’est exigée comme document dans le décret numéro 2015-1437 du 5 novembre 2015 de la loi ALUR.

Face à la dangerosité de la chose, certaines agences mettent en garde les propriétaires, cependant ces derniers n’hésitent pas à changer de prestataires lorsqu’ils se font rappeler à l’ordre.